La famille Pichet, propriétaire du Château les Carmes Haut-Brion, a créé en 2017 « L’Art aux Carmes ». Le concept : introduire l’art et la poésie dans le chai. Chaque année, un artiste différent est donc invité à s’exprimer sur l’une des 13 cuves de vinification en béton. Il doit donner son interprétation du dernier millésime à travers une œuvre originale, qui est ensuite reproduite sur les contre-étiquettes des bouteilles. En 2022, c’est l’artiste française Christelle Téa qui a eu carte blanche pour décorer la 6ème cuve du chai.
Patrice Pichet (fondateur et Pdg du groupe de promotion immobilière Pichet) et sa famille acquiert en 2010 le Château les Carmes Haut-Brion, un domaine viticole situé à la jonction entre les communes de Pessac, de Mérignac et de Bordeaux. Il s’agit d’un vignoble unique, urbain, clos de murs, où s’exprime parfaitement cabernet franc, cabernet sauvignon et merlot. Le Château les Carmes Haut-Brion produit principalement un vin du même nom d’appellation Pessac-Léognan. La propriété produit également en plus petite quantité un second vin : Le C des Carmes Haut-Brion.
En 2014, Patrice Pichet confie la réalisation du nouveau chai à l’architecte Luc Arsène-Henry et au designer Philippe Starck. Objectif : avoir l’infrastructure la plus prestigieuse possible. Le bâtiment de 8 mètres de haut, situé au milieu d’une mare à l’intérieur des 10 hectares de la propriété, représente une lame de métal brut plantée dans le terroir bordelais pour faire jaillir le mystère du vin.
Composé de quatre niveaux (représentant les différentes étapes de la vie du vin) le chai allie art et modernité. Volontairement épuré, le bâtiment fait de béton brut mesure 80 mètres de long pour 40 mètres de large. Au premier niveau, 300 barriques sont disposées (le chai d’élevage). Ces dernières sont situées 4 mètres sous le niveau de l’eau pour des questions de température et d’hygrométrie. Le deuxième niveau est quant à lui consacré à la réception des vendanges et compte 23 cuves en bois, inox ou béton d’une capacité de 30 à 60 hectolitres (1 200 hectolitres au total). Une salle de dégustation constitue le troisième étage. Enfin, le sommet dispose d’une terrasse panoramique de 350 m² permettant d’embrasser l’ensemble du domaine. L’ouvrage architectural a été inauguré en 2016.
Face à cette œuvre, la famille Pichet a eu une idée : mettre à disposition d’artistes les 13 cuves en béton du deuxième étage pour qu’ils les exploitent comme de véritables toiles. Elle a donc créé en 2017 « L’Art aux Carmes » et introduit l’art et la poésie dans le chai. Les artistes sélectionnés ont le champ libre pour livrer leur interprétation de l’esprit des lieux et du dernier millésime. Entre 2017 et 2021, 5 cuves ont été décorées par des créateurs de renom (Ara Starck, Sergio Mora, Beniloys, le Collectif La Douceur et Gwendoline Finaz de Villaine).
« Avec les Carmes tout est une question de cœur, d’attachement à la terre et d’émerveillement…La nature force le respect, inspire les gestes, invite à la contemplation, depuis les cyprès antédiluviens jusqu’au plan d’eau où patrouillent les carpes…. Un trésor qu’il convient de choyer et de protéger. Hors les murs, il y a la ville et sa vie trépidante mais ici, la nature et l’art de cultiver sont à l’œuvre », indique Patrice Pichet.
En 2022, c’est au tour de l’artiste française Christelle Téa de s’associer avec le Château et de créer une œuvre unique pour la cuve du millésime 2020. Le 7 juillet dernier, après avoir pris le temps d’observer la propriété, Christelle Téa a donc décoré la 6ème cuve en béton du chai. L’œuvre sera prochainement déclinée sur les contre-étiquettes des bouteilles de ce millésime.
« J’ai l’habitude des performances dessinées sur de grandes toiles in situ. Et pourtant, en voyant les travaux des précédents lauréats, je me suis dit que je n’avais jamais peint de fresque aussi grande, qui plus est avec de la peinture alimentaire. L’idée était de m’inspirer du lieu, de la faune, de la flore, des éléments présents sur le site. Faire de cette cuvée une fête, dans l’esprit de ce lieu arborisé… cette nature florissante et source d’inspiration », conclut Christelle Téa.